Les revues Sutchasnist, Kultura, Continent et Svedesti.

Les revues Sutchasnist, Kultura, Continent et Svedesti. Au moment où ce petit article a était écrit sur la liberté de la presse, tellement opprimée dans les pays du bloc soviétique d’antan, une attaque d’intégristes musulmans, vient de tuer lâchement dans les locaux de Charlie Hebdo des journalistes. Ils symbolisaient la libre expression…on ne peut - être que solidaire avec cet hebdomadaire pour dénoncer cette infâme attaque barbare contre la LIBERTE. A l’époque du rideau de fer des années 60 à 90 dans les diasporas est européennes, des revues de hautes qualités ont existé, notamment pour la diaspora ukrainiennes avec Sutchasnist, polonaise avec Kultura, russe avec Continent, et pour les Tchèques Svedesti. Toutes ces revues issues des diasporas furent « un pont » entre l’Ouest et l’Est et vice versa. Des personnes de hautes qualités intellectuelles animèrent la rédaction ces revues, notamment pour Sutchasnist, ce fut Ivan Koshelivetz et après Scherer Shevelov, Jerzy Gedrojz pour Kultura, Vladimir Maximov pour Continent, Pavel Tigrid pour Svedesti, qui est devenu ministre de la Culture sous la présidence de Vaclav Havel . Le point commun de toutes ces revues fut d’attirer non seulement des lecteurs à l’Ouest, mais ceux de l’Est, où à ce moment dans ces pays régnaient la dictature, c’est encore le cas aujourd’hui malheureusement pour la Russie. Ces années, un autre point commun de ces revues, ce fut l’époque de l’arrivée des dissidents venant des pays de l’Est, les quatre revues citées les intégrèrent en leur sein, ils avaient aussi dans ces quatre pays respectifs des personnes qui propageaient leur publication d’une manière clandestines car interdites par les gouvernements en place. Au niveau ukrainien ce fut Sutchasnist qui fut un modèle d’ ouverture, il faut le constater que les quatre diasporas de ces pays très politisées n’avaient pas de forums et d’organes de dialogues avec des personnes de l’Est , remarquable en soi, cette politique d’ouverture fut menée, alors que dans les diasporas traditionnelles il y avait une tendance au cloisonnement et à la fermeture de plus en plus oppressante de se réfugier dans un passé au lieu de voir la situation actuelle… classique pour chaque diaspora, bref une « ghettoisation » était à l’ordre du jour pendant cette période de guerre froide … La voix de l’Ukraine malgré le Mur de Berlin était constamment présente dans Sutchasnist, à travers les publications et des articles, ce fut le cas pour les trois autres revues à savoir Kultura, Continent et Svedestvi. Aussi, il n’est pas étonnant, que ces quatre revues ont eu des contacts réciproques fructueux, ce qui a donné une belle collaboration et un échange d’idées entre elles, de même, elles ont fait prendre conscience aux européens de l’Ouest, que l’Europe ne s’arrête pas à Brest-Litovsk. Ce capital intellectuel fut durant les années du rideau de fer non négligeable dans la construction de la conscience européenne, elle porte ses fruits aujourd’hui en Pologne et dans la république Tchèque et le sera bientôt pour l’Ukraine… par contre en Russie c’est problématique… souhaitons-le pour la Russie, que ces valeurs démocratiques finiront par s’imposer. Aussi à l’ heure ou l’Europe politique se construit, il m’a paru évident de faire ce rappel historique de ces revues, qui ont marqué leur époque et qui n’existent plus.