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« Lost in Translation »

par Bogdan Mytrowytch

A Paris doit se dérouler du 30 novembre au 31 décembre une vaste conférence sur le climat, qui doit rassembler les pays de toute la planète. Une très belle initiative du président français François Hollande. Malheureusement, il faut le constater les pays pauvres n’ont pas la même approche de ce thème écologique, et le témoignage d’un pays tel que l’Ukraine le prouve.

L’Ukraine, est un pays économiquement pauvre, et malheureusement, le fait qu’il y a eu le drame de Tchornobyl le 26 avril 1986, n’a pas éveillé la conscience écologique des gens. Lorsque, on parle de l’écologie en Ukraine, on a l’impression de parler à un mur, et pourtant, cela devrait susciter un intérêt. Malheureusement, la seule préoccupation du moment c’était le système D qui leur permet de vivre de jour en jour. Les personnes me regardaient comme si je venais d’une autre galaxie lorsque j’en parlais…»là-bas ». Ils devaient penser » mais qu’est- ce que c’est ce bobo parisien, qui vient nous parler de ce sujet abstrait ». Le besoin d’avoir un travail, était leur seul préoccupation primordiale.

L’Ukraine est un pays très pollué avec les mines du Donbass à l’Est, avec ses complexes métallurgiques et chimiques étalés sur tout le territoire. La propreté de la nature est négligée, à la montagne, à la mer et dans les vallées pour des raisons de basses finances au profit des oligarques. D’après l’OCDE, (l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques), le coût des décès prématurés dus à la pollution en Europe est de 1425 milliards d’euros, évaluation faite en 2014. Parmi les premiers pays qui sont le plus touchés par cette catastrophe, il y a l’Ukraine.

Ce que je veux dire par là, c’est que l’on ne peut pas dissocier l’écologie des questions sociétales. L’écologie est quelque chose de très sérieux, encore il faudrait que les gens en prennent conscience… Pour cela il faudrait qu’une société précaire, comme c’est le cas de la société ukrainienne parvienne à garantir un minimum vital pour ces habitants, ce qui n’est pas le cas en ce moment. Certes on va m’objecter qu’il y a une guerre dans le Donbass. Dans les pays pauvres du monde, et notamment ce que l’on appelle le Tiers-Monde, il y a aussi des conflits externes et internes, et... « le citoyen moyen » de ces pays, ne sont pas du tout préoccupés aussi malheureusement par la situation climatique. Le cas de l’Ukraine correspond à la situation des pays pauvres du Tiers-Monde, au risque de choquer certaines personnes. Je fus donc totalement incompris, j’avais le sentiment, que je me retrouvais dans la peau du principal personnage complétement paumé du film américain de Sofia Coppola « Lost in Translation », car ne vivant pas « sur la même planète » que mes amis en Ukraine…

La France, malgré ses problèmes, est classée dans les pays nantis. Peut- on se rendre compte ici, en France, que ce débat de l’écologie risque d’être très difficilement compris par les pays pauvres, et non seulement par des grandes puissances que sont le Etats-Unis, la Chine et la Russie ?


Voilà, ce grand défi pour cette conférence qui va s’ouvrir tout le mois de décembre. La France a fait courageusement un pas vers la bonne direction, en l’organisant. Souhaitons que cela se traduise par des actes concrets pour sauver notre planète, qui est en proie, à de grandes menaces écologiques, si rien ne change…et cela dépend aussi de nous tous, et pas seulement des états, qui seront présents à cette conférence.

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