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Contre "la verticalité du pouvoir"

par Bogdan Mytrowytch

Comme vous le savez tous depuis que Poutine est au pouvoir, il a comme tous les dictateurs, centralisé son autorité. La Russie, qui se veut une fédération, ne l'est que sur le papier...

Ce besoin de tout contrôler, de tout centraliser est une caractéristique de tous les états totalitaires. Le pouvoir russe ainsi contrôle aussi son opposition, qu'elle nomme " l'opposition constructive". Trois organisations politiques en font partie : le parti communiste de Ziouganov, le parti libéral de Jirinovsky, et le parti "de la Russie Juste" de Mironov".

"Le Parnas" du feu regretté Nemstov ne fait pas partie de "l'opposition constructive", de même que la formation de Navalny. Ces formations si minuscules qu'elles soient, représentent la véritable opposition, et constituent une menace pour le régime de Poutine. La preuve, il y a eu une campagne des médias russes sans précédente contre Kassianov, le successeur de Nemtsov, qui est le nouveau représentant " du Parnas", et aussi contre Navalny au printemps dernier.

Les élections législatives de septembre dernier ont vu la victoire de "la Russie Unie" de Poutine, mais il est à remarquer que le taux de participation à ces élections étaient de 47 %,... et dans certaines grande villes tels que St Petersbourg et Moscou, le chiffre n'atteignait pas 40%...Ce qui signifie que beaucoup de personnes en Russie ont décidé de ne pas participer à ces élections, du fait qu'ils ne se sentent pas concernés tout simplement. Ce n'est pas des opposants déclarés, mais pour un régime totalitaire c'est le signe d'un échec.

Un pouvoir de cette sorte, aimerait pouvoir contrôler la pensée des gens comme c'est le cas dans le roman de Georges Orwell "1984", mais ce n'est pas le cas. C'est pour cela qu' en Russie, malgré Poutine, une certaine résistance au pouvoir existe de fait. Contrôler la pensée des gens n'est pas possible, y compris pour les pouvoirs totalitaires.

En ce qui concerne la diaspora Russe, Poutine essaye aussi de la contrôler politiquement. Il n'y parvient pas non plus à la contrôler totalement. A Paris, la cathédrale Alexandre Nevsky est un exemple. Elle tient le choc, elle est toujours sous la juridiction du patriarcat de Constantinople et non de Moscou.

Maintenant venons à l'Ukraine. Certes en paraphrasant le titre du livre de Léonid Koutchma, "l'Ukraine n'est pas la Russie", il existe une solide société civile, qui fait avancer les choses. Les tentatives des milieux oligarchiques pour "mettre au pas" le monde de l'information, et le monde associatif ont échoué, pourtant il y a des tentatives pour intimider cette société civile...

En voici trois exemples significatifs :

-Les menaces contre Savik Shuster fin avril pour lui interdire le travail en Ukraine, alors qu'il anime une émission sur une télévision indépendante des oligarques.

- La convocation au même moment à un interrogatoire du dissident Stepan Khmara par les organes du SBU, alors qu'il fut emprisonné au Goulag au temps de la période soviétique.

- L'assassinat du journaliste Pavlo Cheremeta le 20 juillet à Kyiv,

Ces trois faits constituent des signes significatifs. Ils prouvent que certains milieux liés au pouvoir oligarchique en Ukraine aimeraient aussi instituer "une verticale du pouvoir".

De même, dans la diaspora ukrainienne, il serait dommage de voir une institution laique ou religieuse, vouloir monopoliser toutes les activités de la diaspora ukrainienne. Certes, une coordination est indispensable, mais elle ne doit pas se faire au détriment de la diversité, qui constitue une richesse pour cette diaspora, et non une menace, comme le pensent certaines personnes ...

La diversité est la preuve de la démocratie. C'est pour cela, que dans des pays démocratiques, la décentralisation est dans l'ordre normal des choses. Elle permet aux régions comme pour les personnes de pouvoir s'exprimer. Les pays de l'Union Européenne en sont un exemple. C'est le souhait que je formule pour que l'Ukraine puisse réellement devenir un état européen, débarrassé définitivement de son passé soviétique, symbole du totalitarisme.

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