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Le Partenariat Oriental se concrétise...

par Bogdan Mytrowytch

publié dans Politique

 

Le dimanche 11 juin, " le régime sans visas" en Ukraine a été concrétisé par son inauguration symbolique dans la ville frontière d' Oujhorod. En présence de Petro Porochenko et Andrei Kiska, qui sont respectivement président de l’Ukraine, et président de la Slovaquie. Les deux présidents se sont rejoints, en ouvrant la porte d’entrée symbolique du poste frontière entre les deux pays.

Le projet du régime sans visas a mis huit ans à se concrétiser, il fait partie d’un projet que l’on nomme « le partenariat Oriental »… Cet accord constitue un pas important de l’Ukraine vers l’intégration européenne.Il permet aux ressortissants ukrainiens de voyager sans visa dans les pays de l'Union Européenne.

Ce traité, au niveau historique est né à Prague le 7 mai 2009. C’est un document fondé sur trois piliers, à savoir : le respect du Droit International, le respect des Droits de l’Homme, et l’installation d’une économie de marché.

Le partenariat est un traité qui lie les pays de l’Union Européenne avec ceux qui faisaient partie de l’Union Soviétique, et qui contrairement aux Pays Baltes, ne sont pas encore devenus membres de l’Union Européenne lors de leur indépendance. Six pays étaient prévus initialement : l’Azerbaidjan, l’Arménie, la Bélarus, la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine. Seul trois pays ont été retenus pour sa concrétisation, grâce à leur résistance face aux pressions de Moscou. Cette dernière est naturellement hostile à tout partenariat européen, car cela remet en cause son influence, dans ces anciennes colonies, devenues des pays indépendants après la chute de l’Union Soviétique. Il s’agit donc de la Géorgie, de la Moldavie et de l’Ukraine qui espèrent ainsi pouvoir adhérer par la suite à l’Union Européenne.

Il ne faut pas oublier un point important d’Histoire. C’est suite au refus de Victor Yanoukovitch en novembre 2013, qui était alors président de l'Ukraine, de signer le traité de partenariat oriental à Vilnius capitale de la Lituanie ( a cause des pressions de Poutine) que fut provoqué la révolution de l’Euromaidan. Elle commença le 21 novembre, par un appel d’un journaliste, Mustafa Naem, à manifester sur la place du Maidan à Kyiv… Cette révolution entraina la mort de beaucoup de personnes pour l’idéal européen de l’Ukraine. Mustafa Naem, est aujourd’hui député, il est à la tête d’un nouveau parti qui s’appelle « Demalliance ». Ce parti pro- européen, se bat contre la corruption, mais cette fois- là, contre celle, qui existe sous le régime actuel du président Petro Porochenko.

Naturellement, il a fallu l’accord des 28 pays (la Grande-Bretagne est toujours membre, avant la concrétisation du Brexit) de l’Union Européenne. Par cet accord, l’Union Européenne a voulu manifester sa volonté de les voir entrer dans la famille européenne malgré la corruption. En contrepartie, deux points importants empêchent les ressortissants de ces trois pays de s’installer dans l’Union Européenne. En effet, les voyages sans visas sont d’une durée de trois mois maximum, et le régime sans visas, ne donne pas aux ukrainiens, géorgiens et moldaves, la possibilité de venir travailler dans les pays de l’Union Européenne.

Au niveau interne, les réformes qui visent à donner à ces trois pays un caractère européen avancent d’une manière très lente. Les structures et les comportements post-soviétiques perdurent toujours. La corruption est présente à tous les échelons de la société…et ce n’est pas uniquement une histoire sociale et économique, elle est encastrée aussi dans la tête des gens… C’est donc un long processus, qui va durer pendant des années, et ce sera une bataille politique décisive, qui va se mener contre les clans oligarchiques présents, dans les pays en question, la Moldavie et l’Ukraine…et la Géorgie, qui malgré les réformes de l’ancien président Mikeil Saakachvili, n’a pas réussi, à se débarrasser définitivement de ce fléau.

Tôt ou tard, » l’heure de vérité » se posera aux dirigeants au pouvoir de ces trois états, tant aux niveaux de leur concitoyens, que vis-à-vis des institutions européennes. En espérant, et souhaitant, à ces trois pays de devenir vraiment européen aux niveaux de leurs institutions, et en finir ainsi avec ce » boulet post-soviétique», qui sera cette fois- là, relégué une fois pour toute « au musée de l’Histoire » !

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