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L’Europe et la mer d’Azov

par Bogdan Mytrowytch

publié dans politique

                                                                 L’Europe et la mer d’Azov

 

 

Le dimanche 25 novembre alors que les ukrainiens commémoraient la famine-génocide (le Homodomor) de 33 en Ukraine,  comme  dans le monde entier. Trois bateaux de la marine ukrainienne se faisaient attaquer le même jour par la marine russe sur la mer d’Azov… En faisant cela, la Russie  a ouvert un troisième front contre l’Ukraine. Les deux premiers ce furent d’abord l’annexion de la Crimée, puis » la guerre hybride » contre le Donbass. Dans la mer d’Azov elle ne se cache plus derrière » les petits soldats verts », « les séparatistes », là c’est une attaque directe contre les bateaux ukrainiens. Cette agression à fait six blessés du côté ukrainien, parmi les vingt-quatre personnes faites prisonniers et emmenés à Moscou.

 

Le gouvernement ukrainien dénonce cette agression, le gouvernement russe estime que les trois bateaux ukrainiens naviguaient dans ces eaux territoriales, et donc l’action qu’elle a faite est légitime. Sur une  vidéo on voit comment un navire russe prépare à culbuter un des trois bateaux ukrainien plus petit que lui. En voyant cela, j’étais horrifié de voir cette agressivité à l’encontre d’un pays qui est soi-disant « frère » pour Vladimir Poutine. Presque au même moment, j’avais lu un poème d’Alexandre Oles, ce poète ukrainien qui a vécu fin 19 et début 20em siècle, dans lequel il reproche à l’Europe d’avoir laissé tomber l’Ukraine, lors de la guerre d’indépendance 1918-1920, ce qui est vrai historiquement. L’ami qui me l’a envoyé, l’a fait intentionnellement car il sait que je crois profondément à l’Europe, et que je suis convaincu que l’Europe ne laissera pas tomber l’Ukraine. Maintenant, il est vrai que l’on se rapproche de plus en plus de «  l’heure de la vérité », alors même si on est profondément européen, on ne peut, ne peut pas s’empêcher d’avoir des doutes sur la solidarité effective de l’Europe.

 

Il est vrai, que vue de France, ce qui se passe en Ukraine parait lointain, alors que Kyiv n’est que à trois heures d’avion de Paris… Néanmoins de par mon origine ukrainienne, je ne peux cacher mon sentiment d’inquiétude. En effet, l’Europe politiquement parlant a du mal à exister, déchirée par des conflits internes, la montée du populisme dans certains pays d’Europe, ne peut que profiter à ses ennemis, et en premier lieu à la Russie, même si les Etats-Unis avec le président populiste Donald Trump, n’est pas non plus « un supporter » de l’Europe. Aussi, on peut légitimement se poser la question si dans de telles conditions, l’Europe pourra vraiment jouer un rôle positif vis à vis de l’Ukraine, qui en ce moment traverse une période transitoire difficile tant au niveau interne que externe.

 

Le conflit sur la Mer d’Azov  a suscité des protestations verbales de différents pays européens et de l’Union Européenne, alors que Donald Trump a quand même annulé sa rencontre avec Vladimir Poutine prévu à Sao Paulo dans le cadre du G20 en Argentine. La manifestation que les ukrainiens avec des amis français ont faites le mercredi 28 novembre à Paris, place St Michel,  comme les manifestations, qui se sont faites dans différentes villes d’Europe demandent un renforcement des sanctions contre la Russie, malgré celle qui ont été déjà faites déjà par rapport à l’annexion de la Crimée, et au non-respect des accords de Minsk… cela n’a pas découragé  la Russie  à ouvrir cette fois- là directement les hostilités avec l’Ukraine.

 

« Europe, ne nous laisse pas tomber ! », c’est ce que j’ai constaté en parlant avec les différentes personnes d’Ukraine, et comment ne pas les comprendre. Il ne faut pas oublier que la révolution qui a renversé le dictateur Victor Yanoukovitch au début 2014 fut surnommée « Euromaidan ». Certes, on peut rétorquer que les manifestants ont idéalisé l’Europe  pour faire contrepoids à la volonté dominatrice de la Russie, mais il y avait de quoi… En effet le 21 novembre 2013, Victor Yannoukovitch avait au dernier moment, à Vilnius en Lituanie,  refusé de signer l’accord de partenariat avec l’Europe, et c’est à l’appel du journaliste Mustapha Naem, aujourd’hui député, que la révolution a débuté  par une manifestation de jeunes dont la plupart étaient des étudiants… Quel symbole !!!

 

L’Union Européenne, ne doit pas seulement représenter non seulement un marché économique, mais doit s’affirmer politiquement dans le monde, ne doit pas décevoir les européens, et en particuliers ceux, qui sont en Ukraine, et dont nombre de personnes ont donné leur vie pour  elle. Ne laissons pas  tomber l’Ukraine aux mains du tyran moscovite.

 

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