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OTAN UKRAINE

par Bogdan Mytrowytch

publié dans Politique

                                                 

                                                                            

 

L’Ukraine est revenue au centre de l’actualité. Les médias français, et notamment la télévision française qui d’habitude est si peu friande concernant les infos sur l’Ukraine, ont dû en parler. En effet, « les bruits de bottes » deviennent de plus en plus importants de  la part de la Russie vis à vis de l’Ukraine. Le point principal d’achoppement c’est la présence de l’OTAN aux « portes de la Russie ». En effet, la Russie « se sent agressé » par cette présence, d’où une justification pour « se défendre contre la menace ukrainienne »…On croit rêver face à cette contre-vérité !

En France, ce sera bientôt les élections présidentielles, en regardant la position de chaque candidat à l’élection, on constate, qu’aucun candidat  ne s’est prononcé pour l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan. Ce qui est fort regrettable pour beaucoup de personnes non seulement d’origine ukrainienne, mais aussi pour tous les originaires des pays de l’Est, qui comprennent que les aspirations de l’Ukraine à devenir membre de l’OTAN et de l’UE sont une garantie contre l’expansionnisme russe. Les partis politiques français ne sont pas pour une assistance militaire à l’Ukraine, ce qui est fort regrettable, et malgré le fait que dans les Verts, les socialistes, et la France en Marche, on compte de nombreux sympathisants de la cause ukrainienne.
 
En regardant objectivement de ce qui se passe, on peut constater que les pays comme la France et l’Allemagne pensent qu’un dialogue est toujours possible avec la Russie. Ce qui n’est pas le cas des pays de l’Europe de l’Est, qui étaient anciennement dans la zone d’influence soviétique. Cela est vrai particulièrement pour les Pays Baltes, à savoir la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie et la Pologne. Il est important de remarquer que des pays qui ont une tradition amicale envers la Russie, notamment la république Tchèque, l’Italie, mais aussi la Bulgarie, ont eux aussi condamné l’attitude russe vis-à-vis de l’Ukraine. La Suède et la Finlande qui étaient plutôt réservés par rapport à l’ OTAN songent sérieusement à y adhérer. On peut constater que cela est dû à l’attitude de Poutine, qui a réussi à faire une union de tous les pays d’Europe contre lui. Cela est également vrai en Ukraine où 58% pour cent de citoyens ukrainiens sont pour l’adhésion de leur pays à l’ OTAN, ce qui n'était pas le cas lors de la proclamation de l’indépendance en 1991.

Mais pourquoi par contre  en France, y a t'il tellement d'opposition par rapport à l’OTAN ?

Il est vrai, que l’OTAN depuis sa création jusqu’à maintenant est dominé par les américains. Malgré le fait que les États-Unis et la France furent toujours amis et alliés pendant les deux guerres mondiales. L’Europe, ne devrait-elle pas prendre toute sa place, et s’affirmer ainsi dans l’OTAN face à l’omniprésence américaine ?...Là aussi l’Union Européenne doit s’affirmer politiquement. La France jalouse de son indépendance, à une carte à jouer à ce niveau, afin que l’Europe puisse s’affirmer politiquement. De même l’Allemagne, qui économiquement dépend beaucoup de la Russie, ne pourrait-elle pas aussi prendre « les devants de la scène », en arrêtant le Nord-Stream 2 ?... Au cas où la Russie engage la guerre en  l’Ukraine,  elle affirmera ainsi sa volonté politique. Ces deux pays représentent « la locomotive » de l’Europe, et ce serait un signal fort pour les autres pays de l’Europe de l'Est, et notamment à ceux qui comme la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine, aspirent à devenir membre de l’Union Européenne.

 

Qu'en est – t’il enfin des diatribes et polémiques développées par certains journalistes et chercheurs sur les médias français et probablement ailleurs à propos de l'Ukraine. Comment admettre que l'on parle de "séparatisme" à propos de citoyens ukrainiens d'origine russe. Un certain nombre d'entre eux sont en Ukraine depuis des générations, d'autres arrivés plus récemment, y compris parce que la Russie les a envoyé sur place, comme le pouvoir soviétique l'a fait sciemment dans sa volonté de domination de la nationalité russe dans les républiques soviétiques. Si l'Italie, l'Espagne, sans parler de la question trop polémique ici de nos États voisins d'Afrique du Nord menaient en sous-main depuis des décennies une politique, encourageant les citoyens français d'origine italienne, espagnole (les basques), arabophone à se détacher de la France par des promesses de double passeport, le doublement des salaires, des retraites, ... comme la Russie l'a fait vis à vis de l’Ossétie du Nord, parlerait-on calmement de rebelles, de séparatistes, ..... La France dénoncerait immédiatement une politique de déstabilisation menée par ses États voisins. Faut-il encore rappeler une énième fois que c'est la Russie, État tardif, qui serait issue de l'Ukraine, dont la langue est plus ancienne, plutôt que l'inverse. Alors ces journalistes et "chercheurs" devraient s'abstenir de reprendre la phraséologie idéologique russe sans contexte, sans commentaire, comme si celle-ci correspondait à la réalité de l’État ukrainien. De la même façon, si quelqu'un pénètre chez vous, vous agresse, que faire d'autre, sinon réagir et riposter. Il ne s'agit pas d'agression, de provocation, lorsque l'Ukraine doit se défendre tout simplement.

 

 

                                                    France   LEVY

 

                                                    Bogdan  MYTROWYTCH

 

 

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