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« SOVOK »

par Bogdan Mytrowytch

publié dans histoire

                                                                   

 

 

Ce qualificatif ne doit pas dire grand-chose pour beaucoup de personnes en France. « SOVOK » veut dire « Sovietskij  Tchelaviek ». La traduction en est « l’homme soviétique ».Il n’y a pas si longtemps de cela, à l’époque de l’URSS de Léonide Brejnev, le premier secrétaire du PCUS, le terme « l’homme soviétique » était fréquemment utilisé, c’était un des objectifs du régime brejnévien de construire « un nouvel homme » qui ferait partie « du peuple soviétique »  …et ce n’est plus par hasard que la langue du SOVOK serait…le russe bien sûr ! …plusieurs choses m’ont interpellé de l’Ukraine actuelle par rapport au SOVOK, et donc de la  persistance de ce que l’on peut appeler le « soviétisme » dans ce pays. Voici trois exemples :

 

-  Est- il normal que au cours de la conférence de presse récente, du président ukrainien Volodymyr Zelensky ,que des journalistes ukrainiens s’adressent au président de l’Ukraine dans une autre langue que l’ukrainien à savoir le russe, et ceci presque 30 ans après l’indépendance. D’après les statistiques, aujourd’hui cinquante pour cent de la population ukrainienne utilise le russe, comme première langue de communication, alors que dans les années vingt, les trois quarts de la population utilisait l’ukrainien avant le génocide de 1932-1933, que l’on appelle « le Holodomor » ?

 

- Est-il normal de constater que dans les territoires qui sont le plus exposés aux agressions de la Russie, à savoir les  régions frontalières de la Russie, c’est là exactement que l’on trouve le soutien  le plus massif au parti pro-russe de Medvetchuk (OPCG), est dans les sondages  à 15 % de l’électorat ukrainien ?

 

- Ce « syndrome de Stockholm », qui vise à justifier l’injustifiable, encore un grand nombre de personnes dans l’Est de l’Ukraine, vénèrent  Staline encore aujourd’hui, et pourtant, ces régions ont été durement  touché par le Holodomor, quel est donc la raison, qui font que les victimes et leurs descendants ont cette attitude là… ?

 

La cause à travers ces trois exemples, réside bien dans le génocide du peuple ukrainien, que l’on nomme le Holodomor de 1932-1933, qui a fait des millions de victimes, dont le chiffre est évalué aujourd’hui provisoirement à quatre millions. En fait , ce qui en est la cause, ce fut cette tentative de détruire tout ce qui est ukrainien, c’est qui s’est passé sous Staline, et ce n’est pas  seulement les paysans qui furent touchés par ce « meurtre par la faim »,  qui signifie  « Holodomor » mais en même temps, ce fut la destruction de l’élite intellectuelle, et du clergé, au point que Staline a réussi à détruire en partie le peuple ukrainien dont l’impact dure jusqu’à maintenant… constatant encore aujourd’hui la perception soviétique est bien présente dans la société ukrainienne, qui s’exprime à travers la personne que l’on nomme SOVOK...

 

Le génocide ce n’est pas seulement une pure liquidation physique des personnes, mais c’est aussi la déportation des populations et le brassage forcé des populations, mais c’est surtout la destruction de la mentalité ukrainienne au profit de la mentalité dite « soviétique ». C’est cette mentalité soviétique, c’est le SOVOK d’aujourd’hui, qui souvent s’exprime en russe, mais qui peut parler en ukrainien, car ce qui caractérise le SOVOK, c’est surtout son état d’esprit. C’est un état d’esprit formaté par un état totalitaire que fut l’Union Soviétique. Beaucoup de personnes aujourd’hui dont un grand nombre ont un âge avancé, ne voient pas  l’Ukraine sans la Russie, c’est le rôle « du grand  frère protecteur ».

 

 L’esprit européen, qui animait « la Révolution Orange » en 2004 et celle de « l’Euromaidan » en 2013-2014 est encore bien encore minoritaire dans certaines régions ukrainiennes, qui furent frappées par le Holodomor, et ce n’est pas par hasard si sont des régions de l’Est de l’Ukraine avec des grandes villes comme Kharkiv, Dnipro (Dnipropetrovsk), Donetsk,  Marioupil, Kherson, Odessa ou la majorité de la population parle le russe, et dont Poutine dans son plan machiavélique voulait en faire  « La nouvelle Russie » .

 

Néanmoins, malgré ce processus difficile, je reste confiant dans l’évolution européenne de l’Ukraine, comme ce fut le cas pour l’indépendance, lorsque ce pays faisait partie de l’Union Soviétique.

 

 

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